Brève histoire ancienne de Chassillé
(rédigée par Michel Legendre, maire, à partir des données orales et sources écrites dont certaines restent à valider).
A l’époque gallo romaine, Chassillé était en lisère de la forêt de Charnie qui était immense, limitée à l’est par la Vègre. Le défrichement a été réalisé par des ermites et des moines qui ne comptaient pas leur temps. Sur les anciens cadastres, avant le remembrement du XX siècle, on peut voir la distinction entre les relatives grands parcelles appartenant à des prieurés ou des abbayes comme celle de Beaulieu près du Mans et celles plus petites liées aux multiples seigneuries locales.
La RD 357 qui traverse la commune d’est en ouest a été construite sous Louis XV et mise en service en 1767. Avant cette date, Chassillé était à l’écart de l’axe Le Mans – Laval qui passait par Bernay et Torcé Viviers, contournant la Charnie par le nord . (voir la carte Cassini sur Gallica.bnf.fr gravée en 1765). La seule route était celle qui reliait Loué à Conlie sur un autre trajet qu’aujourd’hui en passant par la basse Groie, empruntant une ancienne voie gallo-romaine et mérovingienne dont on peut encore voir des traces dans le chemin d’exploitation qui est entre les voies qui mènent à Courcelles et le Chêne Vert. Elle aboutissait à la hauteur de Gripouze au croisement de la route de Loué et de celle menant à Coulennes.
Chassillé a subit les anglais pendant la guerre de Cent Ans au XVème siècle. Ce sont sans doute eux qui détruisirent, vers 1400/1450, la forteresse de la motte féodale qui se trouvait au sud de l’actuelle RD 357 en entrant dans le village en venant de la direction de Laval, avant la rue de l’école.
Le nom de Chassillé (Chassilly) est, selon le dictionnaire de J.R. Pesche de 1829, supposé venir de Castel-lié compte tenue de la position de son château fort dont le système de défense était lié à la Vègre. D’autre sources plus récentes affirment que la terre appartenait à un gallo romain Casilius d’où dériverait Chassillé.
Au XII et XII siècles, il ne devait y avoir qu’une propriété unique appartenant à une famille « de Chassillé ». Par la suite, la seigneurie fut scindée en deux puis réunie de nouveau au XVIII siècle.
La route royale a favorisé le passage des troupes vendéennes après la défaite de la bataille du Mans en décembre 1793, puis les prussiens en 1815 après la défaite de Waterloo, puis l’armé française, en janvier 1871, battant en retraite en ordre devant les allemands, puis les anglais et les américains en 1915 et 1918, puis les français réfugiés fuyant les allemands en 1939, et pour finir, les anglais et les américains avec la 2ème DB en août 1944. Nombre de ces troupes et leur état major se sont arrêté à Chassillé car les 6 lieues de distance avec le Mans en faisait une étape normale.
La petite histoire rapporte que les généraux républicains Kléber et Marceau auraient dormis à Chassillé et auraient protégé la belle Angélique des Melliers sauvée du massacre par Savary pendant la bataille du Mans en 1793. Cette belle histoire ne doit pas occulter les très nombreux morts, hommes et femmes, de ces troupes vendéennes et des autres guerres.
Le Général Leclerc a passé la nuit du 8 au 9 août 1944 à la Groie (voir la plaque sur une des maisons au nord de la route) chez M et Mme Ligot à l'époque.
Il y a eu à Chassillé :
- une fondation des « Filles de la Charité » de 1675 au début de la révolution qui créèrent une école privée qui continua après leur départ jusqu’en 1912.
- deux maréchal ferrant avec leurs forges et deux relais de Poste pour les diligences, les accélérés (sic), les berlines, les carrosses, les postes et messageries…
- une gendarmerie
- un notaire !
- un garagiste
- une épicerie, tabac, téléphone…
- un potier
- deux cabarets – restaurants... et il y en a toujours un : Le Petit Robinson
- une boulangerie… et il y en a toujours une ouverte le vendredi : Le Fournil d'LN
Les habitants de Chassillé se font appeler « les coquins » en souvenir d’une histoire émouvante et belle. A découvrir ici.